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- Barber PJ et al. (1999) Effect of dietary phosphate restriction on renal secondary hyperparathyroidism in the cat. J Small Anim Pract 40(2): 62-70.
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- Elliot J et al. (2000) Survival of cats with naturally occurring chronic renal failure: effect of dietary management. J Small Anim Pract 41: 235 – 242.
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- Plantinga EA et al. (2005) Retrospective study of cats with acquired chronic renal failure offered different commercial diets. Vet Rec 157: 185-187.
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- Ross SJ (2006) Clinical evaluation of dietary modification for treatment of spontaneous chronic kidney disease in cats. J Am Vet Med Assoc 229(6): 949-957.
Prise en charge nutritionnelle des chats atteints de maladie rénale chronique
L’alimentation joue un rôle crucial dans la prise en charge de la MRC chez le chat. Les aliments diététiques pour le soutien de la fonction rénale peuvent contribuer à ralentir la progression de la maladie, à prolonger la durée de survie, à atténuer les signes cliniques et à améliorer la qualité de vie du chat. L’IRIS recommande de prescrire un aliment diététique pour le soutien de la fonction rénale aux chats atteints de MRC à partir du stade 2. Une adaptation diététique plus précoce avec un régime pauvre en sodium en cas d’hypertension ou un régime rénal en cas de protéinurie est néanmoins recommandée, pour les chats au stade 1 de MRC souffrant d’hypertension ou de protéinurie (IRIS 2023).
Des essais cliniques sur des chats atteints de MRC ont montré que l’alimentation rénale à teneur réduite en phosphore et en protéines réduisait les concentrations plasmatiques de phosphore, de parathormone, d’urée et de créatinine et était associée à une réduction des épisodes urémiques, à une diminution des décès liés à la maladie rénale, à une amélioration de l’état corporel et à une réduction des signes cliniques (Harte et al. 1994, Barber et al. 1999, Ross et al. 2006). Les chats atteints de MRC bénéficiant d’un régime rénal pauvre en phosphore et en protéines ont également une meilleure qualité de vie et une durée de survie médiane plus longue (633 jours chez les chats soumis à un régime rénal contre 264 jours chez les chats soumis à un régime classique) (Elliot et al. 2000).
Les acides gras oméga-3 renforcent l’efficacité d’un régime rénal
Les acides gras oméga-3 EPA et DHA, présents dans les huiles de poisson, peuvent servir de précurseurs à la production naturelle d’eicosanoïdes et de médiateurs anti-inflammatoires par l’organisme. De tels médiateurs peuvent avoir des effets bénéfiques sur la fonction rénale en réduisant l’inflammation, la pression artérielle, l’agrégation plaquettaire et l’hyperlipidémie. Une étude rétrospective menée sur des chats atteints de MRC acquise a montré que les chats nourris avec un régime rénal contenant une très grande quantité d’acides gras oméga-3 provenant du poisson ont survécu beaucoup plus longtemps que les chats nourris avec un régime rénal sans acides gras oméga-3 ou avec des acides gras oméga-3 en quantité beaucoup plus faible. Pour les chats atteints de MRC nourris avec leur régime habituel, la durée médiane de survie était de 7 mois, pour tous les chats nourris avec un régime rénal, de 16 mois, et pour les chats nourris avec un régime rénal à très forte teneur en EPA (0,47 g/MJ), la durée médiane de survie était de 23 mois (Plantinga et al. 2005).
Réduction du sodium
La MRC est souvent associée à l’hypertension. Le traitement pharmacologique antihypertenseur peut réduire la protéinurie et le débit de filtration glomérulaire, ce qui suggère que la prévention de l’hypertension peut contribuer à réduire la progression de la maladie rénale. La charge en sodium pouvant induire une hypertension, il est recommandé de réduire l’apport en sodium chez les patients félins souffrant de maladie rénale, en association avec un traitement pharmacologique (IRIS 2023)
Maintien de l’équilibre électrolytique et acido-basique
La capacité à excréter les acides ou à maintenir l’équilibre électrolytique peut être diminuée, en particulier aux stades avancés de MRC, ce qui entraîne une acidose métabolique et une hypokaliémie. Il est possible de formuler des régimes rénaux contenant des agents alcalinisants afin de corriger cette acidose métabolique. L’hypokaliémie est fréquente chez les chats atteints de MRC et peut impacter la fonction rénale (Dow et al. 1990). Une teneur en potassium plus élevée dans les régimes rénaux pour chats peut contribuer à maintenir un taux de potassium plasmatique normal.
Surveillance des patients atteints de MRC
Les besoins alimentaires des chats atteints de MRC peuvent varier en fonction du stade et de la gravité de la maladie, ainsi que de toute autre affection médicale dont ils peuvent souffrir. Il est donc important de procéder à des contrôles vétérinaires réguliers et d’évaluer l’état de santé et les besoins nutritionnels du chat. L’analyse régulière des concentrations en phosphore sérique indique si ce taux se situe dans la plage cible de l’IRIS ou s’il doit être adapté. Lorsque le taux de phosphore plasmatique est supérieur à la fourchette cible, il est nécessaire de restreindre davantage le phosphore dans l’alimentation ou d’utiliser des chélateurs de phosphore. Si le phosphore sérique se situe dans la fourchette cible, la mesure du FGF23 peut indiquer si le chat doit bénéficier d’une restriction supplémentaire en phosphore ; la présence d’une hypercalcémie indique qu’il faut passer à un régime alimentaire moins restrictif en phosphore ou réduire la dose de chélateurs de phosphore (IRIS 2023). Lorsque les concentrations sanguines de résidus azotés sont élevés, le niveau de protéines alimentaires peut être réduit davantage (à condition que les besoins en protéines et en acides aminés du chat soient toujours couverts) ou des chélateurs spéciaux peuvent être utilisés. Ces derniers lient les précurseurs de toxines urémiques dans les intestins, contribuant ainsi à prévenir l’accumulation de toxines urémiques dans l’organisme. Un suivi régulier est essentiel pour adapter le régime alimentaire et le traitement à l’évolution de la pathologie.
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