Prise en charge de la MRC - Une approche multimodale

Selon les lignes directrices de l’IRIS, la prise en charge doit être individualisée en fonction du stade de la maladie et du  diagnostic.  

Il est fondamental de garder à l’esprit qu’une prise en charge précoce, le suivi de la progression de la maladie, la gestion du régime alimentaire, le soulagement des symptômes et l’éducation du propriétaire visent à optimiser le bien-être et à ralentir la progression de la maladie.

L’importance des aliments diététiques pour le soutien de la fonction rénale chez le chat

Les aliments diététiques pour le soutien de la fonction rénale pour chats constituent la pierre angulaire de la prise en charge de la MRC. Il est essentiel d’adapter leur alimentation pour contrôler la teneur en phosphore, proposer des protéines de qualité et répondre aux besoins nutritionnels. L’expertise vétérinaire en matière de nutrition fait partie intégrante de la mise en place d’un plan nutritionnel adapté.


Prévenir la déshydratation

Une hydratation adéquate est essentielle dans la prise en charge de la MRC. La mise en place d’un régime constitué exclusivement d’aliments humides et la mise à disposition de fontaines à eau atténuent les risques de déshydratation associés à l’altération de la capacité de concentration des urines par les reins.

L’importance de la supplémentation en potassium

Le potassium, un électrolyte essentiel, joue un rôle crucial dans diverses fonctions physiologiques, notamment le maintien du potentiel des membranes cellulaires, le soutien de la fonction neuromusculaire et la contribution à l’équilibre acido-basique.  

Au fur et à mesure que la maladie rénale chronique progresse, l’équilibre délicat entre le maintien d’un taux de potassium optimal et la prévention d’une accumulation excessive devient de plus en plus difficile à atteindre. Une supplémentation en potassium  ou un ajustement du régime alimentaire est nécessaire dans ces cas, mais requiert une surveillance régulière, pour s’assurer que le taux de potassium reste dans l’intervalle de référence. Cela contribue à prévenir les complications potentielles associées à l’hyperkaliémie et à l’hypokaliémie.

Toxines urémiques chez les chats : les effets secondaires d’un dysfonctionnement rénal affectant la santé

Les toxines urémiques chez les chats, en plus de la créatinine, l’urée et la SDMA, comprennent l’indoxyle sulfate et le p-crésyl sulfate. Ces substances, qui sont normalement excrétées par l’urine, s’accumulent dans l’organisme lorsque la fonction rénale est altérée. Cette accumulation contribue à diverses complications, notamment les nausées, l’anémie et, globalement, la détérioration de l’état de santé et de la qualité de vie (QdV). La prise en charge de la MRC consiste non seulement à traiter le déclin de la fonction rénale, mais aussi à atténuer l’impact des toxines urémiques afin d’améliorer le bien-être général des patients félins concernés. 

Pour en savoir plus sur les toxines urémiques, visitez le site : https://www.porus-one.com/fr

 

Les chélateurs de phosphore : gérer l’hyperphosphatémie

Les concentrations en phosphore sérique, lorsqu’elles sont élevées, peuvent contribuer à la progression de la MRC et à la manifestation des signes cliniques associés. 

Ces chélateurs de phosphore, essentiels dans la prise en charge de l’hyperphosphatémie, se lient au phosphore alimentaire dans le tractus gastro-intestinal et empêchent son absorption. Ils contribuent à la régulation globale de l’équilibre minéral, ce qui constitue un élément clé de la prise en charge de la MRC. 

L’incorporation de chélateurs de phosphore dans les schémas thérapeutiques souligne la nature globale de la prise en charge de la MRC, qui vise non seulement à remédier à l’altération de la fonction rénale, mais aussi à s’attaquer aux déséquilibres biochimiques complexes qui contribuent à la progression de la maladie.

Prise en charge symptomatique : Améliorer la qualité de vie

La MRC chez le chat s’accompagne souvent d’une série de symptômes qui peuvent avoir un impact significatif sur le bien-être, tels que l’anémie, la constipation, les nausées et les vomissements, entre autres. La prise en charge symptomatique est un aspect crucial, qui se concentre sur des interventions ciblées visant à atténuer les manifestations spécifiques et à améliorer la qualité de vie globale des chats.

Options thérapeutiques avancées : Transplantations rénales

Dans les stades avancés, les greffes rénales représentent une option thérapeutique viable, pouvant améliorer considérablement la qualité de vie et prolonger l’espérance de vie. Les taux de réussite des transplantations rénales peuvent varier et dépendent de facteurs tels que la compatibilité avec le donneur et l’état de santé général du receveur. La collaboration avec le vétérinaire et une prise de décision éclairée sont deux éléments clés pour assurer le traitement des chats.

En conclusion, la gestion efficace de la MRC chez les chats exige une approche globale et proactive de la part des vétérinaires. Au-delà des diagnostics précis et des thérapies adaptées, les piliers de la santé féline reposent sur des examens de routine pour une détection précoce, sur le respect des lignes directrices de l’IRIS pour une stadification précise et sur une communication transparente avec les propriétaires de chats. En identifiant de manière proactive les signes quasiment imperceptibles, en utilisant les directives de stadification et en impliquant les propriétaires dans le processus, les vétérinaires améliorent non seulement la vie des chats, mais s’engagent également à faire progresser la qualité des soins apportés aux chats.

  • Rizwan F, Yesmine S, Banu SG, Chowdhury IA, Hasan R, Chatterjee TK. Renoprotective effects of stevia (Stevia rebaudiana Bertoni), amlodipine, valsartan, and losartan in gentamycin-induced nephrotoxicity in the rat model: Biochemical, hematological and histological approaches. Toxicol Rep. 2019 Jul 11;6:683-691. doi: 10.1016/j.toxrep.2019.07.003. PMID: 31372346; PMCID: PMC6656923.
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